mardi 11 avril 2017

The Curse, de Marie Rutkoski.

Titre : The Curse.
Auteur : Marie Rutkoski.
Éditeur : Lumen.
Nombre de pages : 456.

Résumé :
« Fille du plus célèbre général d'un empire conquérant, Kestrel n'a que deux choix devant elle : s'enrôler dans l'armée ou se marier. Mais à dix-sept ans à peine, elle n'est pas prête à se fermer ainsi tous les horizons. Un jour, au marché, elle cède à une impulsion et acquiert pour une petite fortune un esclave rebelle à qui elle espère éviter la mort. Bientôt, toute la ville ne parle plus que de son coup de folie. Kestrel vient de succomber à la " malédiction du vainqueur " : celui qui remporte une enchère achète forcément pour un prix trop élevé l'objet de sa convoitise.

Elle ignore encore qu'elle est loin, bien loin, d'avoir fini de payer son geste. Joueuse hors pair, stratège confirmée, elle a la réputation de toujours savoir quand on lui ment. Elle croit donc deviner une partie du passé tourmenté de l'esclave, Arin, et comprend qu'il n'est pas qui il paraît... Mais ce qu'elle soupçonne n'est qu'une infime partie de la vérité, une vérité qui pourrait bien lui coûter la vie, à elle et à tout son entourage.

Gagner sera-t-il pour elle la pire des malédictions ? Jeux de pouvoir, coups de bluff et pièges insidieux : dans un monde nouveau, né de l'imagination d'une auteure unanimement saluée pour son talent, deux jeunes gens que tout oppose se livrent à une partie de poker menteur qui pourrait bien décider de la destinée de tout un peuple. »

Mon avis :
L’intrigue – Kestrel est la fille du général valorien Trajan, craint de ses ennemis, respecté de son peuple. Alors qu’elle flâne avec sa meilleure amie Jess, autre jeune femme appartenant à l’élite, elle se retrouve au marché aux esclaves, et acquiert sans se rendre compte de son geste un jeune Herrani, prise par l’excitation de l’enchère.
Seulement, le jeune esclave est bien plus qu’un simple forgeron, et les choses vont se compliquer.
Au départ, je pensais me retrouver dans une histoire assez banale. Je n’avais pas trop regardé le résumé, et m’étais laissée tenter suite aux bons avis sur la blogosphère. Sauf que.
Sauf que je me suis retrouvée embarquée dans l’histoire, sans même comprendre ce qui m’arrivait, et il fallait vraiment que mes yeux se ferment tout seuls pour que j’accepte de quitter mon livre.
Ici, on a un univers assez particulier, que j’ai imaginé à mi-chemin entre l’Antiquité et les contrées orientales, avec des références culturelles très intéressantes. Et autant vous prévenir tout de suite, Marie Rutkoski ne va pas à la solution de facilité ; elle a décidé de nous malmener, et s’en donne à cœur joie ! Exit les raccourcis trop simples et les clichés, les personnages ont de la trempe et ne sont pas décidés à se laisser faire. Ils défendent chacun leurs convictions, et les péripéties se succèdent intelligemment. L’équilibre est très juste entre les différents événements et les moments de « pause » qui font avancer l’histoire. L’univers est riche, bien construit, intrigant ; c’est complètement addictif.
Il y a un point que j’ai aimé, c’est le choix qu’on donne à faire aux jeunes filles avant 20 ans (tout à coup j’ai un doute et je me demande si les garçons n’y sont pas soumis). Chacune doit choisir entre se marier avant ses 20 ans, ou embrasser la carrière militaire. Et tout au long du livre, de manière très naturelle, on place les jeunes femmes comme de possibles guerrières, sans les distinguer des hommes, et sans les faire passer pour plus faibles. Il y a une égalité entre fille et garçon qui manque souvent cruellement dans les dystopies adressées aux jeunes lecteurs. Ici, Kestrel n’est pas considérée et présentée comme une fragile jeune fille que l’on ne destine qu’au mariage ; elle est une fine stratège militaire, elle sait prendre ses propres décisions, et se battre pour ses convictions. Enfin une héroïne qui a de la trempe !
Les personnages – Je crois que je me suis rarement autant attachée à des personnages. Tout de suite, Kestrel m’a attirée, parce qu’elle est indépendante, maligne, perspicace. Elle ne laisse pas marcher sur les pieds, elle est très observatrice et sait jouer de ses atouts pour faire flancher ses ennemis. Arin est mystérieux, rebelle sans être violent. Ce n’est pas juste un bel emballage qui ne sert qu’à créer une belle romance, il a une vraie profondeur et une complexité, et il est surtout le seul à savoir tenir tête à Kestrel. Arin va vraiment se révéler au fur et à mesure. Kestrel va elle aussi connaître une belle évolution, s’interrogeant notamment sur la légitimité de son peuple à avoir conquis les terres herranies et avoir assujetti ce peuple, auquel appartient Arin. J’aime vraiment beaucoup le fait que ces deux personnages grandissent, s’affirment dans leurs choix, s’interrogent également à propos de ceux-ci. Ils ne connaissent pas la passivité et insufflent énormément d’énergie à cette intrigue tellement palpitante.
Le style – Je dois, sur ce point, tirer mon chapeau à la traduction de Mathilde Montier. Souvent, les traducteurs lissent énormément les styles des auteurs, ce qui appauvrit parfois un texte qui avait pourtant à la base de belles qualités stylistiques. Ici, je trouve que la traduction conserve vraiment bien la plume de Marie Rutkoski, qui est assez marquée et particulière. Je n’ai pas l’impression d’avoir déjà été face à une telle plume auparavant, surtout en « young adult », et elle porte très bien cette histoire déjà géniale. J’aime le fait qu’on ressente à ce point l’identité de l’auteure dans sa manière d’écrire, et qu’on ne mâche pas le travail du lecteur avec un style trop simpliste. Certes, la plume de Marie Rutkoski n’est pas forcément la plus simple ou la plus fluide, mais elle est très poétique, et est en elle-même porteuse de sens. On classe The Curse comme une dystopie « jeune adulte », mais je la conseillerais tout autant à des lecteurs plus âgés et avertis qui aiment les univers un peu fantasy.


Conclusion : Comment vous décrire cet énorme coup de cœur que j’ai eu pour The Curse ? Terminé hier soir, je ne cesse d’y penser depuis, j’en ai rêvé cette nuit, et ça m’a d’ailleurs collé une belle insomnie ! Une excellente lecture, avec une envolée d’émotions que j’ai rarement ressentie, et que je ne saurai que trop vous recommander.

1 commentaire:

  1. J'ai hâte de le lire d'ailleurs je pense que je vais le lire dés que j'ai finis ma lecture en cours

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