Titre : La
Fille dans le brouillard.
Auteur : Donato
Carrisi.
Éditeur : Calmann-Lévy.
Nombre de
pages : 313.
Résumé :
« Anna Lou est une jeune fille exemplaire. Alors
pourquoi aurait-elle fugué la veille de Noël ? Ou serait-ce un
kidnapping ?
Mais qui lui voudrait du mal dans son paisible village
des Alpes ? Le commandant Vogel, star de la police, est envoyé sur place.
Entouré de sa horde de caméras, il piétine. Aucune piste,
aucun indice ne s’offre à lui. Devant ses fans, il ne peut pas perdre la face.
Vogel résistera-t-il à la pression de son public qui
réclame un coupable ? »
Mon avis :
L’intrigue – Grand
débat à la maison avec monsieur depuis la fin de cette lecture. Je ne lis pas souvent de
thriller ; c’est un genre que j’apprécie, mais occasionnellement. Monsieur
est en revanche un adepte du genre, et c’est sur ses conseils que je me suis
attaquée à ce livre, d’un auteur que je souhaitais découvrir depuis longtemps. On
s’organise donc une petite lecture commune avec Marie du blog Creat-moon et hop,
c’est parti ! Sauf que pour moi, tous les ingrédients étaient là, mais la
mayonnaise n’a pas prise. Je m’explique. Pour moi, le propre du thriller est de
vous happer dès les premières lignes avec une introduction pleine de mystère,
et de ne plus vous lâcher, avec sans cesse des péripéties qui bouleversent
toutes vos certitudes et vous empêchent de reposer le livre, jusqu’au
dénouement, où tout ce en quoi vous avez cru vous est renvoyé à la figure. Mais
ici, je n’ai pas du tout eu ce sentiment. Déjà, pendant environ les 50 premières
pages, je me faisais un peu violence pour m’obliger à rouvrir ce livre. Et puis
je me suis, pardonnez l’expression, foutu un bon coup de pied au cul pour
avancer dans ma lecture. Une fois entrée un peu plus dans l’intrigue je l’ai
terminé assez vite finalement, mais sans être plus emballée que ça. Là où mon copain n’a
pas lâché le livre et l’a dévoré, j’y ai trouvé une forme qui ne me convenait
pas du tout. En gros, l’histoire est séparée en trois tiers, d’à peu près la
même longueur. Dans le premier tiers, on découvre l’intrigue par les yeux du
commandant Vogel ; puis dans le deuxième tiers, on entre dans la peau du
professeur Loris Martini, enseignant dans le lycée de la jeune fille
disparue ; et enfin, dans un dernier temps, c’est la réunion et la confrontation
entre ces deux personnages. Même si je n’étais pas très fan à l’idée de me
balancer tout le temps d’un point de vue à un autre, cette organisation ne
m’aurait pas plus gênée s’il n’y avait pas eu, en plus, des bonds permanents
dans le temps. On commence – de mémoire – 71 jours après la disparition, puis
on revient 3 jours après, puis enfin 2 jours avant l’enlèvement, et dans le
deuxième tiers on recommence le même schéma. Du coup, le lecteur est tout le
temps renvoyé dans le temps et dans les points de vue, ce que j’ai trouvé
vraiment désagréable. Et à côté de ça, on ne s’occupe au final qu’à peine de la
victime (pour ne pas dire que tout le monde s’en fout), l’enquête elle-même
passe souvent au second plan, et on ne nous parle que des magouilles médiatiques
des uns et des autres. Il n’y a pas du tout pour moi ce suspense que j’ai envie de
retrouver dans un bon thriller, celui qui me maintiendra en haleine jusqu’à la
fin et m’empêchera de dormir.
Et alors, sans donner de détails bien sûr, cette fin, qu’en
dire ? Un peu trop prévisible à mon goût, et trop facile aussi. On en
parle rapidement dans les deux dernières pages, histoire d’avoir quand même
quelques réponses aux – trop – nombreuses questions posées. Tout ça a manqué un
peu de crédibilité et de naturel pour moi.
Les personnages –
Je dirais qu’il y a du bon et du moins bon dans la galerie des personnages.
Anna Lou, par exemple, est le cliché complet de la petite fille parfaite, naïve
et sans histoires ni secrets, tellement caricaturale qu’elle ne m’a pas parue
réaliste. Vogel en lui-même est assez complet, et détestable à souhait (ce qui
est clairement son rôle). Il est secondé du jeune lieutenant Borghi, l’éternel
second qui doit apprendre du professeur. Je pense que ce personnage a
énormément de potentiel, pas toujours assez exploité ici, mais que j’aimerais
retrouver dans d’autres livres de l’auteur. Il y a assez de matière pour en
faire quelque chose de très intéressant selon moi. Le professeur est lui plutôt
bien construit, je me suis trouvée de l’empathie pour lui tout au long de l’histoire,
alors qu’il est pris dans les filets de Vogel.
Pour le spectre des personnages secondaires, ce qui me
frustre au final, c’est qu’ils sont tous des stéréotypes sur pattes : la
jeune un peu rebelle qui ferait tout pour passer à la télé et devenir une star,
sa volage de mère qui, dans un dernier élan d’hypocrisie, se tourne vers Dieu
après on ne sait combien d’amants, le jeune perturbé et un peu violent,
véritable handicapé social, l’avocat déterminé qui use de toutes les stratégies,
la journaliste hyper canon sans scrupules, et j’en passe.
Le style – Après
cette flopée de compliments, il me faut bien reconnaître en revanche que l’écriture
est très fluide et même agréable. On visualise plutôt bien les scènes et
personnages décrits, le style est dynamique.
Je fais cependant un petit aparté pour dire que même si je
ne l’ai pas apprécié, mon copain l’a adoré, ma meilleure amie aussi. N'hésitez donc pas à vous y plonger malgré tout si ce titre vous faisait envie.
Et si vous souhaitez lire l'avis de Marie, je vous poste sa chronique juste ici !
Et si vous souhaitez lire l'avis de Marie, je vous poste sa chronique juste ici !
Conclusion : Une lecture qui ne m’a pas convaincue, trop
éloignée des codes du thriller pour la néophyte que je suis, mais qui aura su
gagner son lectorat.
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