mercredi 23 novembre 2016

Jack l'éventreur, François Debois et Jean-Charles Poupard, tomes 1 et 2.





Titre :
Jack l’éventreur : Les Liens du sang (tome 1) et Le Protocole Hypnos (tome 2).
Auteurs : François Debois et Jean-Charles Poupard.
Éditeur : Soleil.
Nombre de pages : 52 et 52.


Résumé :
« Londres 1888.
Le Mal s’abat sur la capitale européenne, un monstre sanguinaire tue et dépèce des prostitués dans les bas-fonds de Whitechapel, on le surnomme Jack l’Éventreur. À Scotland Yard, l’inspecteur Frederick Abberline et son équipe mènent l’enquête. Entre lettres anonymes, dénonciations calomnieuses, milices qui font la loi et le peu d’indices qu’il recueille au fil de ses virées nocturnes, le commissaire s’égare…
D’autant qu’il est secoué par les démons de son passé trouble. George Godley, son assistant, s’interroge sur son supérieur. D’inquiétantes coïncidences l’amènent à penser qu’Abberline est lié à tous ces meurtres…
Tous les deux sont-ils prêts à découvrir l’insoutenable vérité ? »

Mon avis :
L’intrigue – D’avance, je suis désolée pour cet article qui risque d’être un peu décousu. Je ne suis en effet pas une lectrice habituelle de BDs, mais je vais essayer de structurer au mieux mon avis.
Je suis tombée sur cette BD en deux tomes lors du festival Quai des Bulles de Saint-Malo, où je suis allée un peu au hasard avec monsieur, puisque nous vivons tout à côté. N’étant pas accoutumée à ce type d’ouvrage, je me suis dit que l’histoire de Jack l’éventreur était sans doute un bon sujet pour m’immerger dans cet univers. Pari réussi ! Une BD se lit bien sûr plus rapidement qu’un roman traditionnel, mais là j’ai littéralement dévoré les deux tomes à la suite. L’annonce fait au départ quant à l’identité de Jack m’a mise directement dans l’ambiance, et j’avais envie de savoir comment on en arrivait là, s’il allait être découvert, etc. Les auteur et illustrateur ne se perdent pas en détails inutiles et vont à l’essentiel, ils ne multiplient pas les personnages, et l’enquête est amenée dans les deux tomes avec dynamisme et suspense. J’ai par ailleurs beaucoup aimé la conclusion du deuxième et dernier tome, je trouve que toute la psychologie des personnages et du mécanisme est bien mise en place et exploitée avec justesse.
Le style – Je ne me vois pas forcément parler du texte ici, car la forme de la BD requiert un nombre de répliques très limité et je serais incapable d’en construire une critique constructive. Mais je vais plutôt parler des dessins. Les couvertures des deux tomes sont juste splendides, et elles ont largement fait leur travail avec moi. Les dessins sont à la fois assez simples mais très sombres et riches, avec quelque chose d’assez « poudré » qui donne une dimension assez onirique. Les dessins à l’intérieur sont eux plus directs, plus prononcés : le lecteur tombe au cœur de l’action, et le trait de crayon de l’illustrateur ne nous laisse aucun doute là-dessus. Il y a des planches très percutantes, des dessins de terreur ou de violences physiques très justes qui, même si elles évoquent des choses absolument horribles qui me retournent l’estomac, ne tombent pas dans l’erreur du gore trop facile. On ne montre pas du trash juste pour choquer, les dessins sont un peu plus subtils et ne montrent que ce qu’il est nécessaire de montrer. Un très bon équilibre entre texte et dessins pour une histoire réussie. Essai transformé pour ma part.


Conclusion : Une belle découverte qui aura su convaincre la néophyte que je suis en BD !

Dieu me déteste, Hollis Seamon.






Titre : Dieu me déteste.
Auteur : Hollis Seamon.
Éditeur : 10/18.
Nombre de pages : 235.


Résumé :
« New York, hôpital Hilltop. Richard Casey aura bientôt 18 ans. Comme tous les adolescents, il voudrait faire la fête, draguer, s’envoyer en l’air, tomber amoureux… La différence, c’est que Richard sait qu’il ne fêtera jamais ses 19 ans. Il est un peu plus pressé que les autres et, pour vivre fort, il lui faut déjouer les pièges de tous ceux qui préféreraient le voir vivre un peu plus longtemps. Heureusement, Richard a de la ressource, du courage et un solide sens de l’humour. Alors il va ruer dans les brancards. Et si Dieu le déteste, il est prêt à rendre coup pour coup. »

Mon avis :
L’intrigue – C’est son titre qui m’avait attirée dans ce livre. Et du coup, quand je l’ai ressorti de ma PAL récemment, je l’ai commencé sans avoir la moindre idée de ce dont ça allait parler. Au final, j’ai trouvé une histoire similaire à celle de Nos étoiles contraires (que j’ai seulement vu en film d’ailleurs, le livre est toujours dans ma PAL). On a en effet un narrateur de 17 ans atteint d’un cancer, au bout de sa vie, et dont le seul souhait est de séduire la belle et populaire Sylvie, sa compagne d’infortune, elle aussi condamnée et jeune locataire des soins palliatifs. Il y a des passages assez drôles, et des personnages attachants, qui parfois ne sont pas assez exploités, parce qu’on est dans un roman très court. Et en même temps, heureusement qu’il n’est pas plus long, car je pense qu’au-delà on finirait par s’ennuyer. On est ici sur un rythme et une longueur assez justes.
Sur l’intrigue même, il n’y a rien de bien novateur. Une escapade nocturne, quelques petites sorties clandestines, c’est avant tout ce que l’on en retient. Il n’y a pas de grande péripétie absolument haletante, mais assez de petites aventures pour nous maintenir accrochés. Personnellement, ce sont plus des personnages que je retiens. J’ai beaucoup aimé l’oncle de Richard, le narrateur. C’est notamment celui-ci que j’aurais aimé suivre davantage, car l’auteure dessine un caractère et une identité sous-jacents bien plus complexes que ce qui nous est donné à voir dans ce livre, et j’ai aimé cet homme qui met un peu de gaieté et de folie dans la vie de Richard, et le pousse à vivre une vie d’adolescent normal.
Le style – L’auteure a une écriture plus sarcastique que celle des romans adolescents traditionnels. On a un langage parfois cru, des tournures et des expressions très « réalistes ». Et, soyons honnêtes, les adolescents sont rarement de grands poètes aux pensées pures et chastes. Hollis Seamon n’épargne pas son lecteur ici, elle retransmet efficacement la façon dont un adolescent peut parler, et c’est quelque chose que j’ai apprécié, parce qu’on ne me servait pas une nouvelle fois une version édulcorée d’une romance adolescente.


Conclusion : Sans être un coup de cœur, c’est une lecture agréable qui vous arrachera quelques sourires !

vendredi 18 novembre 2016

Never Never, Colleen Hoover et Tarryn Fisher.






Titre : Never Never.
Auteur : Colleen Hoover & Tarryn Fisher.
Éditeur : Hugo Roman.
Nombre de pages : 197.


Résumé :
« Charlie et Silas ont commencé à comprendre ce qui leur est arrivé : tous deux ont perdu la mémoire et ne se souviennent de rien. Il leur faut tout redécouvrir, mais un événement imprévu a encore compliqué les choses. Leur mémoire s’est à nouveau évanouie au bout de quelques heures, les obligeant à tout recommencer. Pourtant, ils progressent dans leur quête des souvenirs et d’eux-mêmes. Ils sont désormais alliés dans cette recherche malgré tout ce qui les a séparés et qu’ils doivent redécouvrir. Et surtout, ils savent que l’explication de cette amnésie pourrait être en eux et que “jamais, jamais”, cette expression qu’ils retrouvent partout dans leur passé est peut-être la clé de tout. »

Mon avis :
L’intrigue – J’ai acheté ce titre un peu sur un coup de tête : je l’ai croisé en librairie, j’avais commencé à voir plusieurs blogueuses qui avaient cédé et prévu de le lire, et comme c’est un roman très court je me suis dit pourquoi pas. Le nom de Colleen Hoover a bien sûr aidé : de ce que j’ai lu d’elle, certains titres m’ont beaucoup enthousiasmée, d’autant m’ont moins convaincue, et j’étais assez curieuse de la voir ailleurs. En soi, je ne peux pas dire que j’ai été déçue. Never Never se dévore à une vitesse folle, c’est très court. J’aime beaucoup la situation de départ : les deux protagonistes se « réveillent » en ayant tout oublié de leur vie précédente, et le lecteur découvre leur histoire en même temps qu’eux-mêmes. C’est vraiment intéressant de nous permettre de progresser et d’évoluer dans l’histoire en même temps que les deux protagonistes, c’est un procédé narratif vraiment efficace qui fait beaucoup gagner en dynamisme. Le suspense en est d’autant mieux maintenu pendant ces – courtes – 200 pages. Sur l’intrigue même, on se demande vraiment dans quel type d’histoire on va être embarqué : accident ? mauvais sort ? fantastique ? Le résumé a cet atout de n’en rien dévoiler, et autant vous le dire, ce n’est pas dans ce premier tome que vous aurez votre réponse. D’après moi, on va être dans une histoire assez fantastique, avec une histoire de mauvais sort ou quelque chose du genre. Mais ce ne sont là que mes pronostiques personnels et rien ne garantit qu’ils soient corrects. Mais j’aime assez la fin de ce premier tome, qui dévoile un élément qui peut vraiment faire bondir l’histoire d’un immense bond vers le dénouement, mais qui s’arrête juste avant la résolution. J’en suis d’autant plus curieuse de savoir en quoi va consister le deuxième opus de cette trilogie. Le seul point noir selon moi, c’est la taille de ce roman. 200 pages, c’est très court, surtout quand une bonne partie de l’histoire est consacrée à la découverte de la situation par les personnages et le lecteur. Du coup, on commence tout juste à voir l’intrigue se dessiner et à s’attacher aux personnages qu’on arrive déjà à la fin, ce qui est un peu dommage. J’aurais aimé en avoir un peu plus à me mettre sous la dent.
Le style – C’est très agréable, sans prise de tête. On n’a pas réellement de différence de ton entre les voix de Silas et de Charlie, peut-être peut-on le reprocher aux auteures car ce serait un manque de réalisme, mais ça ne m’a pas gênée. Je suis assez surprise par l’unité de ton entre Colleen Hoover et Tarryn Fisher. Ecrire à quatre mains est un exercice difficile, et on ne sent pas les aspérités, les deux styles se mêlent vraiment bien. Défi relever pour ces deux auteures !


Conclusion : Un roman court mais assez dynamique pour nous donner envie de sauter sur la suite !

jeudi 17 novembre 2016

Did I mention I miss you?, Estelle Maskame.






Titre : Did I mention I miss you ?
Auteur : Estelle Maskame.
Éditeur : PKJ.
Nombre de pages : 348.


Résumé :
« Il s’est écoulé un an depuis la dernière rencontre entre Eden et Tyler. Eden vit à présent à Chicago où elle étudie la psychologie à l’université. Pour les vacances d’été, elle retourne à Santa Monica, mais elle n’est pas la seule...
Tyler cacherait-il quelque chose à Eden ? Sont-ils vraiment passés à autre chose comme ils le prétendent ? »

Mon avis :
L’intrigue – Autant vous prévenir tout de suite, cette critique ne sera absolument pas objective et aura des airs de groupie. J’ai vraiment adoré cette trilogie. Je ne sais pas pourquoi, mais le titre du premier tome m’avait beaucoup intriguée, et j’avais été directement attirée comme un aimant. En regardant rapidement la 4e de couverture, je trouvais intéressant de traiter d’un sujet incestueux qui ne l’était pas vraiment, tout simplement car c’est un sujet que je ne pense pas avoir croisé ailleurs pour le moment, que ce soit en littérature jeunesse comme en littérature générale. J’avais littéralement adoré les deux premiers tomes, mais ce troisième, c’est un peu celui de la maturité. Les personnages ont grandi, et surtout ont évolué. Ils ont laissé derrière eux leur conception adolescente de l’amour et de la relation amoureuse pour se concentrer sur de nouvelles valeurs, une nouvelle façon de voir les choses, qui reflète davantage l’état d’esprit de deux jeunes qui sont en train de basculer dans l’âge adulte. Estelle Maskame donne ici à ses personnages une plus grande profondeur que précédemment, et leur permet d’évoluer en même temps que les lecteurs. L’intrigue est moins dense, selon moi, que dans les deux tomes précédents. On sent que l’auteure est en train de diriger l’histoire vers sa conclusion, et qu’il est nécessaire qu’elle n’intègre pas trop de péripéties et rebondissements pour ne pas se perdre et faire durer le livre en longueur. Il y a de belles leçons dans ce dernier tome : les alliés d’hier se retournent parfois contre les deux héros, car ils sont les dommages collatéraux de cette relation qui défraie la chronique ; Eden et Tyler – enfin surtout Eden d’ailleurs – doivent assumer leurs décisions et affronter le regard des autres, des inconnus, de leurs proches, familles, amis. On est vraiment ici dans la résolution de cette situation, les personnages n’ont plus le choix et doivent grandir, s’affirmer, décider, et surtout agir. Mais pour cela, les deux protagonistes devront commencer par s’accepter l’un et l’autre, mais surtout apprendre à s’accepter eux-mêmes, avant de pouvoir demander aux autres d’en faire autant. C’est une très belle conclusion sur l’acceptation de soi et des autres, sur la maturité, sur le fait de briser le silence et les non-dits également, qui peuvent exister notamment au sein du cercle familial.
Le styleDans ce dernier volet, Estelle Maskame réussit très bien son pari et nous ravit une fois de plus avec un texte fluide et une écriture souple, qui nous emporte sans même que l’on s’en rende compte. C’était vraiment un plaisir de me plonger dans chacun de ces tomes, je savais à chaque fois que j’allais passer un bon moment, et je n’ai jamais été déçue. Alors certes c’est fait sur un fond de romance adolescente, mais l’auteure parvient tout de même à nous parler d’un problème qui n’est pas si évident que ça : Eden et Tyler sont demi-frère et demi-sœur par alliance, sans lien du sang. Leur relation est-elle incestueuse ou non ? Ce n’est pas si facile de délibérer, et c’était encore moins facile de réussir à nous en parler tout en nous distrayant. Mais je pense qu’un bon auteur, c’est cela : évoquer de vrais problèmes, des questions de société, des questionnements, sous le voile du divertissement et du plaisir de la lecture. Estelle Maskame excelle dans l’exercice, et c’est avec regret que je quitte cette trilogie.


Conclusion : Foncez vers cette saga !

mardi 15 novembre 2016

Harry Potter et l'enfant maudit, Jack Thorne.





Titre : Harry Potter et l’enfant maudit.
Auteur : Jack Thorne.
Éditeur : Gallimard.
Nombre de pages : 341.


Résumé :
« Être Harry Potter n’a jamais été facile et ne l’est pas davantage depuis qu’il est un employé surmené du ministère de la Magie, marié et père de trois enfants. Tandis que Harry se débat avec un passé qui refuse de le laisser en paix, son plus jeune fils, Albus Severus, doit lutter avec le poids d’un héritage familial dont il n’a jamais voulu. Le destin vient fusionner passé et présent. Père et fils se retrouvent face à une dure vérité : parfois, les ténèbres surviennent des endroits les plus inattendus. »

Mon avis :
L’intrigue – Clairement, il ne faut pas lire cette pièce en s’attendant à trouver un 8e tome d’Harry Potter. Je me suis plongée dans ce script avec cette perspective, et je pense que c’est un peu ce qui a « sauvé » ma lecture, car on n’est pas si proche que ça de l’univers d’Harry Potter. On reprend les personnages, les lieux, l’histoire de la saga initiale, mais « l’atmosphère » des Harry Potter n’y est pas. L’intrigue m’a parue un peu bancale, et je ne parle même pas du dénouement que je trouve improbable au possible. Albus n’est qu’un petit ado insupportable et en rébellion contre son père. Sa relation avec Scorpio m’a parue étrange, peu naturelle, et je me suis même demandé si l’auteur n’allait pas leur faire former un couple ! Ce qui est vraiment manqué, c’est que là où JK Rowling parvenait à nous transporter dans un monde extraordinaire, qui faisait rêver le lecteur, avec des personnages attachants, tout en réussissant à nous y faire croire et à faire passer ça pour l’histoire la plus naturelle du monde, on voit ici toutes les ficelles de l’intrigue, c’est un peu cousu de fils blancs, on ne comprend pas toujours les réactions des personnages ou les étapes de la pièce.
Après ce livre se lit très rapidement et facilement, il n’est pas mauvais. Mais je rejoins plusieurs avis sur lesquels j’ai pu tomber et dans lesquels les blogueurs disaient qu’on était plus face ici à une fan-fiction qu’autre chose.
Le style – Là encore, le plus grand défaut de ce livre, c’est de ne pas avoir été écrit par JK Rowling. La forme de la pièce de théâtre et le style de Jack Thorne ne m’ont pas gênée, mais c’est vrai qu’on ne retrouve pas le charme des « vrais » Harry Potter.


Conclusion : Une pièce qui n’est pas décevante, à condition de ne pas la lire comme une suite d’Harry Potter.