Titre : Le
fer au cœur.
Auteur : Johan
Heliot.
Éditeur : GulfStream,
collection Electrogène.
Nombre de
pages : 280.
Résumé :
« Punie et brisée pour avoir bravé le regard d’un
défenseur de la Vertu, la jeune Maïan est envoyée dans les tréfonds de la
Ville-Basse pour y expier sa faute. C’est au coeur de ce purgatoire de vapeur
dont personne ne revient jamais qu’elle rencontre Leonardo, un étudiant
condamné pour avoir laissé libre cours à son imagination en créant des machines
fabuleuses. Avec l’aide de Volco et Lanaé, deux habitants de la ville
souterraine, Maïan et Leonardo tentent d’unir leurs forces pour survivre. Mais
dans ces entrailles nauséabondes où les âmes sont corrompues à force d’être
opprimées, il est difficile pour ces épris de justice d’accorder leurs
ambitions… »
Mon avis :
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on ne rencontre
pas ce type de livre à tous les coins de rue. Je dois bien reconnaître que si j’étais
tombée au hasard sur le résumé, je ne me serais sans doute pas laissée tenter
par ce livre. Ce qui aurait été une grossière erreur. Reçu dans la box 1001
livres de mai, je l’ai commencé presque aussitôt, et ça a été une véritable
plongée au cœur de l’inconnu.
Autant vous le dire tout de suite, ce livre a des défauts.
Tout d’abord, il est trop court ! Il y a aussi beaucoup de situations qui
se font et défont un peu trop rapidement. Mais bizarrement, ça devient une
sorte de pacte de lecture passé avec l’auteur, qui nous ferait passer n’importe
quoi.
L’univers créé est particulièrement intéressant, dans un
temps qu’on ne définit pas, à la fois futuriste et profondément ancré dans la
Renaissance. Des thèmes captivants sont abordés, comme la vengeance, la
punition, la soumission à une autorité, la place de la femme, mais aussi et
surtout la relation à un divin qu’on identifie mal, tout-puissant. Il y a dès
le début un débordement d’horreur dans ce roman, avec par exemple la main
coupée de Leonardo (pas de spoil ici, ça vous est révélé dans les premiers
chapitres). Et ça n’en finit pas, l’atmosphère est aussi étouffante qu’elle
semble l’être dans la Ville-Basse, et on n’en finit plus de suffoquer avec les
personnages.
La fin particulièrement m’a marquée. Jamais je n’aurais
pensé me retrouver face à un tel dénouement, et pour des raisons que je ne peux
évidemment pas vous expliquer, on ne tombe pas dans la solution de facilité, et
c’est bon ! Exit les dénouements attendus et prévisibles, ici on joue avec
le lecteur et ses attentes !
Et plus particulièrement, ce qu’il faut noter ici, c’est l’écriture
de Johan Heliot. Il a un style vraiment très particulier et identifiable, un
choix de vocables très intéressant, chacun semble judicieusement pensé.
Contrairement à beaucoup de romans classés « young adult », le style
n’est pas lissé ici, il y a une vraie personnalité qui s’en dégage, et pour le
plus grand plaisir du lecteur ! Je n’ai pas regardé les autres
publications de l’auteur, mais cette erreur sera bientôt réparée.
Conclusion : Si on n’est pas dans un coup de cœur ici, on n’en
est vraiment pas loin. C’est un roman incroyable, original, qui se dévore d’une
traite, ne se lâche plus, et malmène toutes vos attentes. C’est l’un de ces
rares titres qu’on a parfois la chance de croiser, et dont on ne cesse ensuite
de rechercher l’équivalent.
Héhé moi aussi je viens de lire grâce à la Milles et un livres box ! J'ai beaucoup aimé même si j'ai été déçue par les choix de Maïan !
RépondreSupprimerC'est vrai qu'on espère qu'elle fasse d'autres choix, mais c'est aussi ce qui donne sa force au dénouement, même si ce n'est pas celui que j'aurais souhaité !
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