Titre : Désolée,
je suis attendue.
Auteur : Agnès
Martin-Lugand.
Éditeur : Michel
Lafon.
Nombre de
pages : 376.
Résumé :
« Yaël ne vit que pour son travail. Brillante
interprète pour une agence de renom, elle enchaîne les réunions et les dîners
d'affaires sans jamais se laisser le temps de respirer. Les vacances, très peu
pour elle, l'adrénaline est son moteur. Juchée sur ses éternels escarpins, elle
est crainte de ses collègues, et ne voit quasiment jamais sa famille et ses
amis qui s'inquiètent de son attitude. Peu lui importe les reproches qu'on lui
adresse, elle a simplement l'impression d'avoir fait un autre choix, animée
d'une volonté farouche de réussir. Mais le monde qu'elle s'est créé pourrait
vaciller face aux fantômes du passé. »
Mon avis :
L’intrigue – On
suit ici l’histoire de Yaël dix ans après la disparition de l’un de ses amis,
Marc. La jeune étudiante frivole s’est transformée en une véritable working
girl inébranlable, et lorsqu’elle tombe par hasard sur lui, il va vite devoir
admettre ce changement.
Clairement, l’intrigue n’est pas révolutionnaire, on a
exactement ce à quoi l’on s’attend quand on commence un roman d’Agnès
Martin-Lugand, à savoir une belle histoire d’amour touchante. Il y a assez de
ressorts et rebondissements pour maintenir l’attention, même si certains ne
semblaient pas absolument indispensables.
J’ai eu l’espoir, à un moment donné, que l’auteure me
surprenne avec une fin tout à fait différente. J’ai cru l’entrapercevoir, et je
me suis dit que pour une fois, on n’aurait pas ce dénouement complètement
attendu. Ça aurait pu donner une toute autre dimension au personnage de Yaël,
en faire une vraie héroïne. Mais l’auteure change finalement son fusil d’épaule,
c’est dommage.
On aborde en revanche des thèmes qui m’intéressent,
notamment autour de la relation au travail, de cette dévotion presque
unilatérale de Yaël à son poste et son agence, presque jusqu’à un point de
non-retour. Cet équilibre qu’elle cherche entre vie professionnelle et vie
privée, et qui est la vraie quête de ce roman, l’ancre dans quelque chose de
très actuel. J’aime le fait que l’auteure « fictionnalise » ici un
mal sociétal actuel.
Les personnages –
La balance entre Yaël, le stéréotype de la parisienne avec une carrière
fulgurante, et Marc, le brocanteur relax et philosophe, est plutôt intéressante.
Elle permet de mieux nuancer les différences entre ces deux personnes qu’ils
sont devenues, alors qu’ils étaient si proches dix ans auparavant. Yaël a
parfois, souvent même, des réactions que je ne comprenais pas ou qui me
paraissaient trop absurdes. Peut-être que son côté « burn-out » était
de temps en temps un peu trop poussé. J’ai également eu du mal à m’attacher au
reste des personnages, au cercle d’amis de Marc et Yaël, qui me semblaient plus
être là pour « justifier » l’histoire et permettre certains
rebondissements, que par vraie nécessité. Le couple Jeanne/Adrien notamment m’a
paru un peu inutile : Jeanne est absolument insignifiante, leur fille est
évoquée deux ou trois fois en quelques mots, et Adrien m’énervait juste au plus
haut point, sans qu’aucun d’eux ne fasse vraiment avancer l’histoire.
Le style – J’avais
oublié à quel point le style d’Agnès Martin-Lugand est identifiable, et je
pense que c’est pour ça que j’ai toujours plaisir à me plonger dans son dernier
roman, alors même que je ne le lirais sans doute jamais s’il avait été écrit
par quelqu’un d’autre. Elle a une manière de toucher directement au sentiment
qui est très efficace, et en fait toujours une lecture agréable et
divertissante.
Conclusion : Un plaisir non dissimulé de retrouver cette
auteure, qui une fois de plus nous livre une belle histoire, même s’il n’y a
ici rien de révolutionnaire.
On est du même avis ;-)
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