Auteur : Valentine
Goby.
Éditeur : Actes
Sud.
Nombre de
pages : 267.
Résumé :
« Au milieu des années 1950, Mathilde sort à peine
de l’enfance quand la tuberculose envoie son père et, plus tard, sa mère au
sanatorium d’Aincourt. Cafetiers de La Roche-Guyon, ils ont été le cœur battant
de ce village des boucles de la Seine, à une cinquantaine de kilomètres de
Paris.
Doué pour le bonheur mais totalement imprévoyant, ce
couple aimant est ruiné par les soins tandis que le placement des enfants fait
voler la famille en éclats, l’entraînant dans la spirale de la dépossession. En
ce début des Trente Glorieuses au nom parfois trompeur, la Sécurité sociale
protège presque exclusivement les salariés, et la pénicilline ne fait pas de
miracle pour ceux qui par insouciance, méconnaissance ou dénuement tardent à
solliciter la médecine.
À l’âge où les reflets changeants du fleuve, la conquête
des bois et l’insatiable désir d’être aimée par son père auraient pu être ses
seules obsessions, Mathilde lutte sans relâche pour réunir cette famille en
détresse, et préserver la dignité de ses parents, retirés dans ce sanatorium –
modèle architectural des années 1930 –, ce grand paquebot blanc niché au milieu
des arbres. »
Mon avis :
L’intrigue – J’étais
un peu partagée lorsque j’ai commencé ce roman. J’avais déjà lu Kinderzimmer de Valentine Goby, une
lecture qui m’avait particulièrement éprouvée et marquée. Alors quand son
nouveau titre est paru, j’avais à la fois hâte de le découvrir, et peur d’être
déçue.
Si, et j’en suis ravie, déception il n’y a pas eu, il m’a
cependant fallu accepter d’entrer dans un univers relativement différent. On y
retrouve certains topos commun avec ma lecture précédente, comme le cercle
familial, la maladie du corps et son amoindrissement par exemple. Mathilde m’a
collé à la peau tout au long de ce roman, je luttais un peu avec elle. Elle me
paraissait un peu insipide au début, mais ça n’était finalement qu’un passage
nécessaire pour camper le personnage. Et j’ai particulièrement aimé la
construction de sa relation au père, qui ne l’aime pas – ou plutôt ne semble
pas l’aimer – et qu’elle n’aura de cesse d’essayer d’impressionner. Il y a une
quête de l’amour paternel qui devrait être inné, et cette relation un peu
tordue entre eux ajoute à l’intensité des relations familiales.
L’intrigue en elle-même se tient plutôt bien tout au long du
roman. Comme souvent, je regrette que le texte de 4 d’Actes Sud en dévoile un
peu trop sur l’histoire. Mais permettre au lecteur de parcourir ces lignes par
les yeux de Mathilde, une petite fille qui découvre la maladie de ses parents
petit à petit, qui découvre de nouveaux mots, et en analyse la gravité
seulement par la façon dont ils sont prononcés, c’est vraiment une force ici.
Comme elle, nous plongeons progressivement dans l’univers de la maladie – la tuberculose
en l’occurrence – et nous apprenons avec elle à en découvrir les conséquences.
Une forme de candeur qui ajoute beaucoup de douceur à ce récit très bien mené.
Le style – Il n’y
a même pas d’avis à donner ici, Valentine Goby écrit incroyablement bien. Elle
pourrait m’écrire le menu d’un repas et réussir à me faire rêver, c’en est
désespérant d’être si douée !
Conclusion : Valentine Goby relève une nouvelle fois le défi
avec brio.
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