Auteur :
Annie Barrows.
Éditeur :
NiL.
Nombre de
pages : 617.
Résumé :
« Layla Beck, une jeune citadine fortunée, fille d’un
puissant sénateur du Delaware, refuse d’épouser le riche parti que son père a
choisi pour elle et se voit contrainte d’accepter un emploi de rédactrice au
sein d’une agence gouvernementale. Elle n’a jamais travaillé de sa vie, mais en
ces temps de grande dépression, nécessité fait loi. Sa mission : se rendre
dans la petite ville de Macedonia, interroger ses habitants hauts en couleur,
et rédiger l’histoire de cette ville sur le point de célébrer le
cent-cinquantenaire de sa fondation. Elle prend pension chez les Romeyn, des
excentriques désargentés, autrefois propriétaires d’une grande fabrique de
chaussettes et autres articles de bonneterie – Les Inusables Américaines – qui
a été ravagée par un incendie plusieurs années auparavant. Ce drame, qui a
coûté la vie au grand amour de Jottie Romeyn, reste gravé dans les mémoires et
suscite encore bien des questions. Ce même été, Willa Romeyn, douze ans, grande
admiratrice de Sherlock Holmes, décide de tourner le dos à l’enfance et d’utiliser
ses dons de déduction pour percer les mystères qui semblent entourer sa
famille. De question en réponse, de soupçon en révélation, Layla et Willa vont
bouleverser le cours des choses, changer profondément et à jamais l’existence
de tous les membres de leur petite communauté, et mettre au jour vérités
enfouies et blessures mal cicatrisées. »
Mon avis :
L’intrigue – Décidément,
les déceptions livresques s’accumulent un peu ces derniers temps ! J’avais
acheté ce roman il y a un moment maintenant, à sa sortie, pour la simple et
bonne raison que j’avais adoré Le Cercle
des amateurs d’épluchures de patates. Je m’étais donc ruée sur ce nouveau
titre, écrit par l’une des deux auteures du Cercle.
Forme m’a été de constater qu’il n’était pas à la hauteur de son précurseur. Ça
n’a été que 617 pages d’ennui presque constant, et à plusieurs reprises j’ai
failli faire quelque chose que je me refuse presque systématiquement :
arrêter ma lecture en cours. Mais j’avais envie de lui laisser sa chance, déjà
parce qu’il est bien écrit (j’en parlerai ensuite), mais aussi parce que je
voulais connaître le fin mot de l’histoire, découvrir ce fameux
« secret » annoncé dans le titre, et peut-être me faire une idée
toute différente de ma lecture quand je serais tombée sur un dénouement qui
m’aurait laissée sans voix. Vous vous en doutez, il n’en a rien été. On s’enfonce
dans une histoire qui aurait pu être écrite en bien moins de pages, avec une
impression désagréable de tourner en rond et de ne pas avancer. Certains faits
ou informations sont répétées plusieurs fois, comme si l’auteure avait oublié
qu’elle en avait déjà parlé, et au final, je me suis retrouvée tout aussi
assommée par ma lecture que les personnages le sont par la chaleur.
Ce qui m’a gênée avec ce roman, c’est que j’avais ressenti
le titre comme un véritable programme. Je m’attendais à entrer dans des
intrigues familiales complexes, et à découvrir un secret incroyable autour de
l’incendie de la manufacture des Inusables Américaines qui m’aurait vraiment
tenue en haleine. Il n’en a rien été, et on voit la vérité arriver au bout
d’une centaine de pages à peine.
[SPOILER]
Attention, à partir de maintenant, je vais vous spoiler et
parler ouvertement de la fin, alors passez ce petit paragraphe si vous avez
l’intention de lire le roman.
Je disais donc. Dès le début, on se doute que c’est Félix
qui est responsable de cet incendie dans lequel Vause est mort. On sent
clairement son manque d’honnêteté. Mais c’était tellement évident que j’ai
vraiment pensé jusqu’au bout que l’auteure allait nous raconter une autre fin,
pour nous surprendre. Il n’en a rien été et, du coup, quand je suis arrivée à
ce huis-clos où les vérités éclatent et où tout ce que les personnages ont sur
le cœur ressort, je n’ai rien ressenti. Ce moment, qui aurait dû être d’une
intensité folle, ne m’a pas paru fade – ce serait un peu exagéré tout de même –
mais ne m’a pas du tout faite palpiter, parce qu’il se passait exactement ce à
quoi je m’attendais depuis presque 500 pages. Et clairement, ce qui se passe
après cette « révélation », c’est vraiment une parodie. Félix Romeyn
incendie l’entreprise familiale par pure haine envers son père, il vole le
contenu du coffre fort, il laisse dans cet incendie son meilleur ami – et
accessoirement le fiancé de sa sœur Jottie –, il ment à cette dernière pendant
18 ans en laissant croire à tout le monde que c’est Vause (mort dans l’incendie)
qui a commis le cambriolage seul, et lorsqu’enfin Jottie découvre la vérité, il
l’achève en lui racontant toute une série de mensonges, prétendant que Vause
était un coureur de jupons et se fichait de la jeune femme. Mais, alors que
Félix a détruit toute sa vie et tout l’héritage familial, Jottie lui pardonne
très rapidement, quitte l’homme auquel elle était fiancé parce qu’il déteste
Félix, et tout redevient comme avant, dans le meilleur des mondes.
Personnellement, même si je sais que je suis assez rancunière de nature, je
pense que n’importe qui l’aurait rayé définitivement de sa vie après ce qu’il a
fait, non ? J’ai trouvé la fin tellement improbable que le seul sentiment
que j’ai eu en refermant ce livre, ça a été un « Enfin ! » lâché
avec un soupir de soulagement.
[Vous pouvez revenir parmi nous, le spoil est fini !]
Le style – Le
plus décevant dans cette histoire, c’est que l’intrigue m’a parue d’un ennui
mortel, alors que l’auteure écrit vraiment bien. Tout comme pour Le Cercle, on se laisse vraiment porter
par l’écriture. Personnellement, je n’aime pas les tournures alambiquées ;
ce que je veux lorsque je lis un livre, ce sont des tournures naturelles, comme
si l’auteur venait et me racontait une histoire. C’est vraiment le cas ici.
L’auteure maîtrise très bien le passage entre les différents points de vue –
elle n’écrit pas l’histoire de la même façon selon si elle vit l’histoire des
yeux de Willa, Jottie ou Layla – et adopte un style plus littéraire dans les
extraits de L’histoire de Macedonia
qu’écrit Layla ou les échanges de lettres, selon leur caractère
« privé » ou « officiel ». Et puis c’est une auteure très
drôle, il y a quand même des passages très amusants. C’en est d’autant plus
frustrant de ne pas réussir à se prendre à l’histoire, au contexte – que je ne
connais que très mal et dans lequel j’ai aimé me plonger malgré tout – alors
qu’elle a une plume excellente.
Conclusion : Une écriture toujours aussi efficace, qui ne fait
malheureusement que donner un peu de saveur à une intrigue prévisible et
ennuyeuse.
Ah mince, c'est toujours frustrant d'être déçue par un roman, surtout quand nos attentes sont grandes... Malgré ta déception, j'ai tout de même bien envie de le découvrir pour me faire mon propre avis. Mais au moins je sais à quoi m'attendre. ;)
RépondreSupprimerAprès de ce que j'ai vu, mon ressenti est loin d'être partagé par tous. J'ai vu plusieurs personnes qui ont apprécié leur lecture. Je serai curieuse d'avoir ton avis !
SupprimerWow, une brique et en plus c'est ennuyeux ! Pas de chance ! J'avavis beaucoup aimé aussi "Le cercle des amateurs..." mais comme celui-ci collectionnait les chroniques mitigées, j'ai passé mon tour.
RépondreSupprimerAu final j'aurais peut-être dû regarder plus les commentaires avant de me lancer, mais je partais pour moi sur une valeur sûre. Tant pis, je suis quand même contente d'avoir retiré ce titre de ma PAL !
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