Titre : Trois
jours et une vie.
Auteur : Pierre
Lemaitre.
Éditeur : France
Loisirs.
Nombre de
pages : 279.
Résumé :
« A la fin de décembre 1999, une surprenante série
d'événements tragiques s'abbatit sur Beauval, au premier rang desquels, bien
sûr, la disparition du petit Rémi Desmedt. Dans cette région couverte de
forêts, soumise à des rythmes lents, la disparition soudaine de cet enfant
provoqua la stupeur et fut même considérée, par bien des habitants, comme le
signe annonciateur des catastrophes à venir. Pour Antoine, qui fut au centre de
ce drame, tout commença par la mort du chien... »
Mon avis :
L’intrigue – Comment
vous dire que cette histoire est… perturbante ?
Tout commence avec la mort du chien des Desmedt, puis la
disparition de Rémi, leur cadet, âgé de cinq ou six ans. Beauval, petite ville
paisible, va connaître d’autres événements dramatiques, et ses habitants
resteront incontestablement marqués par toute cette période.
J’avais lu Au revoir
là-haut de Pierre Lemaitre il y a quelques années que j’avais vraiment
beaucoup aimé. Alex traîne dans ma
PAL depuis un moment, et quand j’ai vu que France Loisirs intégrait Trois jours et une vie à leur catalogue,
j’ai sauté dessus. J’avais très envie de le lire, mais je ne l’avais pas acheté
chez Albin Michel car il me semble qu’il était un peu cher. Et autant vous dire
que je suis très contente de l’avoir enfin lu. Je n’ai pas eu le même coup de
cœur que pour Au revoir là-haut, mais
c’est une lecture qui a, une fois de plus, su me tenir en haleine.
Dès le début, et pour une raison que vous découvrirez en
lisant (je l’espère) ce livre, j’ai été très surprise dès le premier chapitre.
Je ne vais pas vous en dévoiler trop pour ne pas vous spoiler, mais
franchement, on tombe sur le cul. J’ai vraiment vibré avec Antoine tout au long
du livre, à me demander comment les choses allaient se dénouer, en me disant
« Mais non, ça n’est pas possible ». C’est un roman très perturbant
et marquant, où l’on se demande jusqu’à la dernière page comment les choses vont
se passer à Beauval, le lieu où toute une série d’étranges événements vont
avoir lieu.
Les personnages –
C’était à la fois très dur et très intéressant de suivre l’avancée de
l’intrigue du point de vue d’Antoine. Lorsque Rémi disparaît, il n’a que 12
ans, et il fallait donc s’adapter à la manière de penser et de réagir d’un
jeune adolescent. Ce que Pierre Lemaitre a d’ailleurs très bien fait ici,
retranscrivant avec justesse la psychologie d’un garçon de cet âge. Et du coup,
même si on ne peut s’empêcher de regarder cette histoire avec nos yeux
d’adultes, on peut tout de même anticiper et comprendre les réactions
d’Antoine, sa personnalité, ses craintes. Un dispositif très bien huilé par un
auteur talentueux, qui m’a vraiment permis de m’attacher à cet adolescent.
Autour de lui évolue toute une galerie de personnages, tous
typiques d’une culture « petite ville ». Tous ceux qui, comme moi,
ont grandi dans ce genre de ville de quelques milliers d’habitants, où tout le
monde se connaît, comprendront de quoi je veux parler. Ce genre d’endroit
rempli de faux dévots, de jugements hâtifs et de rumeurs. C’est retranscrit
avec – malheureusement – beaucoup de justesse. Les personnages sont des
caricatures d’eux-mêmes, surtout au départ, puis certains vont tout de même
connaître une évolution (la mère d’Antoine par exemple).
Le style – Heureusement
que Pierre Lemaitre écrit comme il respire, et qu’il le fait avec talent, car
on risquerait de tomber trop facilement dans certains clichés. Mais comme
toujours il excelle dans l’exercice et réussir à nous faire adhérer, avec une
facilité déconcertante, à l’intrigue et aux personnages.
Conclusion : Un thriller qui sort des sentiers battus, porté
par la plume aguerrie de Pierre Lemaitre, et qui ne vous laissera pas de marbre.
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