lundi 13 mars 2017

La Faucheuse, de Neal Shusterman.

Titre : La Faucheuse.
Auteur : Neal Shusterman.
Éditeur : Robert Lafont – Collection R.
Nombre de pages : 493.

Résumé :
« Les commandements du Faucheur :
Tu tueras.
Tu tueras sans aucun parti pris, sans sectarisme et sans préméditation.
Tu accorderas une année d'immunité à la famille de ceux qui ont accepté ta venue.
Tu tueras la famille de ceux qui t'ont résisté. »

Mon avis :
L’intrigue – Je dois avouer que j’aimais assez l’idée de me plonger dans ce roman sans savoir réellement de quoi il en retournait. La 4e de couverture ne révèle rien, et c’était exactement ce qu’il me fallait pour mieux appréhender cette histoire.
Du coup, je ne vais pas trop épiloguer sur le contenu de l’intrigue en elle-même, pour vous laisser savourer cette histoire comme je l’ai fait.
De mon côté, je dois avouer que ma lecture s’est faite un peu en dent de scie. Dès le premier chapitre, on entame très très fort, et je me suis dit que si on continuait comme ça pendant tout le livre, ça allait être dingue. Sauf qu’on a eu une sorte d’effet « soufflé », et la sauce est redescendue aussi vite qu’elle était montée. Pendant environ les 200 premières pages, il ne se passe pas tellement de choses, l’auteur installe surtout l’univers. Alors c’est vrai que c’est nécessaire, parce que le monde créé est vraiment très dense et on a besoin de toutes ces informations pour mieux l’appréhender. Mais du coup, l’intrigue qui commençait très fort est assez plate pendant presque toute la première moitié du livre. Heureusement, une fois ce cap passé, ça se dynamise vraiment, et là on est littéralement embarqués dans la suite de péripéties et on ne le lâche plus.
Le second point négatif de ce roman, c’est que certaines situations se démêlent vraiment trop facilement. Alors évidemment je ne peux pas vous exprimer clairement à quels moments en particulier je pense, mais pour ceux qui l’ont déjà lu, je pense que vous verrez de quoi je veux parler. Il y a quand même des moments où en deux lignes, on nous dit : « Tu vois ce personnage ? Il est dedans jusqu’au cou ? Et bien cet autre personnage-là est arrivé, et il a résolu le problème, du coup le premier il est ok. » Et je vous jure que j’exagère à peine. Du coup ces trous noirs titillent ma curiosité, parce qu’en tant que lectrice, je n’ai pas envie qu’on me dise juste que telle chose est arrangée, mais qu’on m’explique comment on en est arrivés là. Dans la suite, peut-être ?
En tout cas, et même si je n’ai pas eu le même coup de cœur absolu comme beaucoup, je dois avouer que ce roman a été une très agréable surprise. Enfin, le genre de la dystopie se renouvelle, on nous propose quelque chose d’inédit, qui certes a ses petits défauts, mais comme tous les livres. C’est vraiment agréable de ne pas tomber dans tous les clichés du genre, et de se faire un peu malmener par l’auteur. Jusqu’aux dernières pages, impossible de deviner vers quoi il va nous emmener, vers quoi va se diriger la suite. Le réel point fort de ce récit, c’est qu’enfin on nous propose de l’inattendu et du novateur. Alors même si toi, petit abonné de mon blog, tu en as marre de la dystopie parce que tu en as trop lu, je te conseille quand même très fortement d’aller lire celle-ci, je pense que tu ne seras pas déçu !
Les personnages – Ce qui est agréable dans ce livre également, c’est qu’on ne nous sert pas des personnages vus et revus, avec une romance à deux francs. Ici, les deux apprentis faucheurs que l’on va suivre ont vraiment leur identité propre, sont confrontés à des problèmes très différents, et chacun va connaître une évolution très différente tout au long de l’histoire. Pour la faire courte, ces personnages sont crédibles. Et on ne peut pas dire que ce soit toujours le cas dans les autres romans du genre. Chacun va vraiment grandir et s’affirmer pendant son apprentissage, au final comme n’importe quel adolescent, ce ne sont pas des héros absolus, à la morale irréprochable. Chacun commet ses propres erreurs et connaît ses propres dépassements de soi. Il y a une complexité et un réalisme des identités qui m’ont beaucoup plu.
Le style – Comme toujours dans du « young adult », je n’ai pas grand-chose à dire, déjà parce que les styles sont souvent assez fluides, mais aussi parce qu’ils sont beaucoup lissés par la traduction. Un point cependant : on a, entre chaque chapitre, une ou deux pages du Journal de bord d’un faucheur, qui amorce le sujet abordé ensuite. Et j’ai été très surprise d’y trouver une pluralité des voix. Chaque faucheur s’exprime d’une façon qui lui est particulière, et du coup dès les premières lignes on l’identifiait facilement (et sans tricher en regardant la signature !). L’exercice est loin d’être évident, et j’étais agréablement surprise de voir que l’identité de chacun se reflétait jusque dans leur manière de s’exprimer.


Conclusion : Enfin, une dystopie originale ! Malgré quelques petits raccourcis un peu frustrants, Neal Shusterman parvient ici à renouveler un genre qui s’enlisait un peu et à nous surprendre jusqu’à la dernière page.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire